Une bulle de fraîcheur
Du parking obligatoire pour accéder au vallon de Saint-Pons, il faut remonter sur près de 500 mètres une pelouse longeant le Fauge avant d’entrer dans le parc proprement dit. Une marche d’approche, disent les grimpeurs qui profitent de ce purgatoire pour se chauffer les muscles jusqu’au pied de leur falaise.
Pas besoin de cet exercice ici car le terrain est plat et la promenade tranquille. Je laisse donc divaguer mes pensées pour tromper l’ennui, comme une méditation. Les premiers remous bruyants de la rivière que traverse la départementale devant la prairie des Tompines me tirent de la torpeur.
Quelle que soit la saison, un charme particulier opère. On entre dans un monde différent des écosystèmes habituels de Provence. Une bulle de fraicheur. La frondaison des arbres s’élève très haut dans le ciel. Ils sont différents, plus proches de la végétation de montagne fournie de hêtres et de charmes, et nombre d’entre eux sont de nobles centenaires. Leur feuillage est dense et forme un riche camaïeu de couleurs qui apaise, du vert tendre au mordoré selon la période.
Je respire à plein. Je hume l’humus des sous-bois, la fraîcheur de la rosée sous mes pieds, le lichen sur les racines, les odeurs d’écorce, le musc qui plane par bouffées sauvages. Il y a peu de monde ce matin. Quelques joggers troublent le bruissement du vent dans les branches. Le soleil illumine les murs de chaux des ruines de l’ancienne fabrique de papier. Je promène mon regard sur ses découpes d’ombres et ses belles volutes.
Je poursuis le long de la rivière. Les haltes de beautés ne manquent pas. Ici la chapelle romane millénaire de Saint-Martin-le-Vieux, ralliement de l’ancien village de Gémenos ; là un bras de la rivière serpentant entre les racines ; là encore une cascade de mousse et de tuf, vestige du moulin à aube moyenâgeux de Cuges. Derrière s’ouvre la grande clairière de l’abbaye cistercienne, le joyau de ma déambulation matutinale. Je remonte la rivière jusqu’à sa source. Au fond, des algues rouges habituellement présentes dans les torrents alpins, Hildenbrandia rivularis, témoignent de la pureté cristalline de cet affluent de l’Huveaune. Je lève la tête vers la roche karstique qui sert de filtre. Le Mont Cruvelier se détache 550 mètres plus haut. Un chemin y serpente : presque 9 km athlétiques et 4 heures de marche pour s’offrir une vue inédite sur la Sainte-Baume paraît-il. J’ai eu ma dose contemplative. Ce sera pour une prochaine fois.
Paul.
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