Parc de la Tour d'Arbois

L’Arbois raconte le mouvement des paysages. Ses 800 hectares forment un « central park » au cœur d’une métropole de 2 millions d’habitants. On y entend les rumeurs des hommes, on n’échappe pas à leurs infrastructures modernes, et pourtant règne ici une atmosphère paisible où le sauvage l’emporte encore. En témoignent ces empreintes au sol que suivent encore les chasseurs. En témoigne aussi l’omniprésence de rapaces en tous genres, dont l’emblématique aigle de Bonelli, qui valent au site son classement Natura 2000.

En prenant comme eux de la hauteur, on se prend à percer le moindre détail de cet espace atypique, et on comprend mieux ce qui a forgé l’âme de la Provence : une vie rude au contact d’environnements parfois hostiles et inconfortables réclamant de l’intelligence adaptative et du travail. Prenez l’entreprise de domestication de l’eau. Le chantier du creusement du Canal de Marseille qui suivit l’épidémie de choléra et la sécheresse ravageuse de 1834 apparait là dans toute sa puissance évocatrice.

Ses eaux serpentent ici sur les courbes isométriques, percent dans les reliefs d’incroyables tunnels creusés de mains d’hommes, s’envolent entre les monts sur 16 aqueducs dont Roquefavour ponctuant un paysage rare, pour finir en réservoir derrière le long barrage du Réaltor. L’occasion d’une autre balade sauvage.