LA SAINTE-VICTOIRE VERS L'ERMITAGE DE SAINT-SER

UNE BALADE FAMILIALE
Près de Puyloubier, prenez le temps d'une petite incursion sur le versant sud, par un ancien chemin de pèlerinage. Une randonnée familiale sans difficulté jusqu’à l’Ermitage de Saint-Ser.
À la découverte d'une chapelle millénaire

Du parking situé à côté du Relais de Saint-Ser, on prend le sentier balisé en rouge qui monte légèrement et longe une prairie, zone d’atterrissage des parapentes qui s’élancent depuis le Pic des Mouches, sur les crêtes de Sainte-Victoire.
En suivant cet ancien chemin de pèlerinage, parfois raide et caillouteux, on entre sur le site de Saint-Ser et l’on distingue au loin la petite bâtisse blottie au pied des falaises, à mi-hauteur de la montagne, à 624 mètres d'altitude.
Face à la vallée
À l’intersection, on suit le tracé rouge, sur un chemin raviné par endroits. Après plusieurs lacets, on attaque la côte finale. Les vestiges de calade sont encore visibles sur le sentier d’accès. On arrive sur une terrasse et on passe ensuite sous une arche de pierres sèches pour déboucher sur l'esplanade devant la chapelle, face à la vallée de l’Arc. Équipée de tables de pique-nique, elle offre une magnifique vue sur les monts Aurélien, la montagne Regagnas, la Chaîne de l’Étoile, ainsi que la Sainte-Baume plus au sud.
La chapelle
Bâtie dans le prolongement d’une grotte qui aurait abrité un ermite, Servius, au Ve siècle, la chapelle a été plusieurs fois détruite et reconstruite. Écrasé par un éboulement de rochers en 1993, l’édifice a été entièrement restauré, à l’identique, par la municipalité de Puyloubier avec l’aide du Département, et inauguré solennellement en 2001, soit mille ans après sa consécration !
Seule l’entrée de la chapelle est accessible. Une grande grille ferme l’accès à la nef et au chœur situés dans sa partie rupestre.
En contournant la chapelle par la droite, les plus sportifs pourront continuer la randonnée jusqu’au Pic des Mouches qu’on atteint en 2 heures. Attention, l’itinéraire est plus technique, avec quelques passages rocheux, dont deux équipés de chaînes.
Sinon, on reprend le même chemin qu’à l’aller pour rejoindre le parking.
Sport et Nature
Depuis le parking de Saint-Ser, d’autres sentiers de randonnée grimpent au sommet de Sainte-Victoire, dont deux conduisent au Pic des Mouches, site homologué par la Fédération française de vol libre.
Saint-Ser est aussi un paradis pour les grimpeurs. Les falaises de l’Ermitage, à l’ouest, et celles de la Vallée de la Tine, au-dessus de la chapelle, offrent de magnifiques secteurs d’escalade, pour tous les niveaux.
Descente sportive
Passé la vigie, on récupère la piste DFCI qui contourne le sommet et ramène au départ du sentier équipé d’une rampe. Il faut alors emprunter l’étroit raidillon, à main gauche, pour entamer la descente sur un sol meuble, parfois glissant, jonché de bois morts, de gros graviers et de feuilles : l’itinéraire devient alors plus sportif (à éviter après un épisode pluvieux !). Entre de gros blocs couverts de mousse, le sentier plonge dans le vallon de Pié de Masse à travers les sous-bois de chênes verts et les vestiges de charbonnières. Il débouche dans le vallon de Cougourdon où l’on rejoint une piste. À la fourche, laisser la piste de droite. Au croisement suivant, on continue jusqu’à la citerne enterrée pour retrouver la piste de départ qui ramène au parking.

+ D'INFOS ////////
- Durée : 1 h
- Longueur : 3,5 km
- Y aller : Parking sur la D17, entre Saint-Antonin-sur-Bayon et Puyloubier, à côté du Relais de Saint-Ser.
Entre légende et croyances
La légende dit qu’en l’an 483, l'ermite Servius fut exécuté sur ordre du roi wisigoth Euric, après lui avoir fait trancher les oreilles. Son corps fut enterré par des bergers au fond de la grotte devant laquelle une petite chapelle fut édifiée à sa gloire et consacrée en 1001 par Almaric, évêque d’Aix-en-Provence, sous le nom de Saint-Ser.
Depuis le 14e siècle, ce site fait l’objet d’un pèlerinage chaque lundi de Pentecôte. À l’issue de la procession jusqu’à l’esplanade, en contrebas de la chapelle, les pèlerins chantent le cantique que Frédéric Mistral composa pour Saint-Ser en 1856.
L’ablation des oreilles de Servius a fait naitre une croyance qui a perduré au cours des siècles selon laquelle Saint-Ser aurait le pouvoir de guérir la surdité. Pour symboliser cette croyance, les derniers restaurateurs de la chapelle ont dessiné des oreilles sur une poutre de la charpente.

