Sur les traces des Excursionnistes

Carnet de Route

Il faut savoir aller contre ses préjugés. C’est ce que je me décide à faire en parcourant la carte du parc Adrienne-Delavigne. Depuis des années que je parcours le massif de Marseilleveyre, j’y ai défini mes préférences : les vues et les odeurs que je souhaite retrouver, les efforts que j’entends fournir, mes envies de rencontre ou de solitude… Mes pas se laissent le plus fréquemment guider par mes envies de nature. Mais aujourd’hui, je me soumets à une destination au passé industriel.

Jusqu’en 2009, une usine de chimie était installée là. C’est pourtant un espace apaisé et verdoyant que je découvre sur le très fameux Sentier du Président qui relie Montredon à la Calanque de Callelongue. Les écrits ne tarissent pas d’éloges à son égard. Pourquoi Président ? En hommage à Antoine Pellice, précisément président, de 1911 à son décès en 1940, de la Société des Excursionnistes Marseillais créée par son frère Charles. La ville lui doit d’avoir popularisé la randonnée, entrainant avec lui près de 8 000 membres, une somme à l’époque qui lui vaut une plaque commémorative.

C’est à sa rencontre que je m’engage. La difficulté est moyenne, la distance également : 4 km sur 200 mètres de dénivelé positif. Je suis venu en bus depuis le quartier de la Pointe-Rouge, terminus de la ligne 19. L’entrée du parc est à 250 mètres et le chemin sur lequel s’engage le GR98 bien balisé. On le quitte à droite 500 mètres plus loin pour prendre de la hauteur sur un agréable sentier se faufilant entre les pins. Avec le soleil, les odeurs de sève remontent. Je les hume à pleins poumons, ivre d’air frais.

Quelques marches facilitent la progression quand la pente se raidit. En haut, l’horizon se dégage sur l’anse des Goudes et les iles Maïre et Tiboulen figurant le bestiaire exotique du lieu autour de la Baie des Singes. J’ignorais cette vue. Je redécouvre une autre Marseille. Je marche seul sous un bleu éclatant sur le chemin de cailloux qui traverse le sublime éboulis du vallon de la Garenne. Voilà 45 minutes que je suis parti et me voilà ailleurs. Au loin se dessine le Pas de la Demi-lune minéral surplombant Callelongue. Encore une vue inédite. J’aime comme le soleil porte sa palette de lumières sur ses falaises.

Pas le temps de contempler. Le Pas du Pin m’attend après un raidillon. Les plus sensibles au vide peuvent s’y faire peur mais l’escalade est facile et bien protégée au fond d’une petite fissure. Il me conduit au bien nommé col des chèvres avec une main courante qui facilite l’ascension des derniers mètres. De ce sommet apparait toute la rade. Mon regard se perd dans ses détails. J’imagine Edmond Dantès se débattant dans la houle pour échapper à l’île de son injustice. Vue d’ici, la côte parait si proche, et l’évasion si facile. La mienne entame sa descente le long d’à pic-émouvants. En bas apparaissent déjà les toits colorés des cabanons de pêcheurs.

Paul.

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